Exposition de la collection Courtauld à la fondation Louis Vuitton
Cette exposition présente des œuvres réunies par Samuel Courtauld, collectionneur anglais, fondateur de la Courtauld Gallery, à Londres, contenant de nombreux tableaux impressionnistes.
De l’impressionnisme, on peut tout d’abord dire qu’il s’agit d’une nouvelle manière de peindre mais aussi d’un nouveau regard. La peinture impressionniste nous montre la réalité de manière différente et neuve, en l’esthétisant. Ce sont des scènes du quotidien dans lesquelles est enlevé tout type d’allégorie ou de narration. On y observe une finesse, une subtilité, qui passe par la touche, le trait, le mouvement, l’expression.
Un bar aux Folies bergères, de Manet, est l’un des chefs d’œuvre de cette exposition. Ce qui le rend si particulier est sa composition complexe, à travers les jeux de lumières et de reflets. Cet aspect mystérieux, cette douce confusion, nous plonge dans une réflexion sur la composition du tableau. Dans cette œuvre sans profondeur, grâce aux jeux de miroir, une profondeur apparaît. C’est une œuvre d’une modernité rare.
Chez Van Gogh, postimpressionniste, l’épaisseur du trait marque le mouvement, combinée avec une fluidité et le jeu des couleurs. Van Gogh peint l’émotion. Il peint vite, clair, épais. C’est une symphonie, une énergie dans le tableau, comme on peut le voir dans l’Autoportrait à l’oreille bandée.
Je ne peux évoquer tous les chefs d’œuvres de cette exposition, portant sur l’une des périodes les plus fascinantes de la peinture française et vous invite à découvrir cette exposition à la Fondation Louis Vuitton, jusqu’au 19 juin 2019.
ENFANCE au Palais de Tokyo
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L’exposition ENFANCE commence à l’extérieur du Palais de Tokyo. Devant l’entrée, se trouve une maison de poupée, reproduite à taille humaine, ouverte aux visiteurs. Puis on entre dans le Palais de Tokyo, où l’on trouve un bureau de poste, fait de grandes plaques de sucre colorées, nous plongeant, tels Hansel et Gretel, dans l’atmosphère d’un conte pour enfants.
On se trouve alors face à une mystérieuse statue de bronze (Kiki Smith, Standing nude, 2005) de la taille d’une jeune fille, mais avec des caractéristiques d’adulte, entourée de masques de fantômes muraux, en laine tuftée et colorés (Caroline Achaintre).
Il faut aussi évoquer l’œuvre de Megan Rooney, fresque immense, mêlant différentes couleurs et textures de peinture. La simplicité de la fresque a quelque de très enfantin, non dénué de poésie.
L’installation d’Ugo Rondinone présente de nombreux clowns dans une grande salle, placés dans différentes positions, tristes, pensifs, et las… Le déplacement par rapport à l’image du clown pose de nombreuses questions par rapport à nos habitudes, aux relations entre gaieté et mélancolie.
L’œuvre de Petrit Halilaj est l’une de celles qui m’a le plus touché. En reproduisant avec du métal les dessins faits sur les pupitres d’écoliers, l’artiste nous plonge dans l’esprit d’un enfant, dans ce qu’il pense, nous faisant voir les images qui passent dans son esprit.
Cette exposition était très complète, et d’une grande qualité, toutes les œuvres rejoignant, d’une manière ou d’une autre, le thème de l’enfance, dans une grande cohérence d’ensemble.
Caroline Achaintre
Kiki Smith et Caroline Achaintre
Megan Rooney
Megan Rooney
Ugo Rondidone
Ugo Rondidone
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Petrit Halilaj
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L’abstraction américaine et le dernier Monet
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Cette exposition, au musée de l’Orangerie, m’a beaucoup plu parce qu’elle m’a paru pertinente dans les comparaisons d’œuvres proposées. L’exposition était très complète, le choix des œuvres intéressant car elles avaient une certaine ressemblance avec les derniers Monet.
Après avoir été mal perçu de son vivant, ce dernier Monet fut une source d’inspiration pour de grands artistes américains, tels Ellsworth Kelly, Jackson Pollock, Joan Mitchell, ou encore Sam Francis. On observe des effets de rapprochement et de ressemblance : en mettant les œuvres les unes à côté des autres, cela appelle le visiteur à la comparaison, les œuvres se complétant et entrant en résonance.
Ayant beaucoup travaillé sur la couleur, Monet est un artiste incontournable du tournant des XIXe et XXe siècles, inscrit bien sûr dans l’impressionnisme, mais ouvrant également des perspectives extrêmement nouvelles, au seuil de l’abstraction.
Exposition au Musée de l’Orangerie, jusqu’au 20 août.
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Claude Monet, Nymphéas
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Claude Monet, Nymphéas
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Claude Monet, Nymphéas
Kelly-Tableau Vert-1952- Huile sur toile
Ellsworth Kelly, Water Lily, 1968
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Ellsworth Kelly, Tableau vert, 1952
Another (M)other par Anish Kapoor
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Pour moi, Anish Kapoor est l’un des plus grands artistes contemporains. Né en 1954, il travaille sur la matière et la forme, le vide et le plein, le perceptible et l’invisible, avec une certaine perception de l’espace.
Dans cette exposition, il fait usage d’une représentation anatomique, à la fois précise, violente, et choquante. La couleur emblématique de son travail est ce rouge puissant et vif, représentant le sang en même temps qu’une image de la passion. Ce rouge est omniprésent dans cette exposition. C’est une réflexion autour de la création de la vie, avec une dimension provocatrice qui exprime le désir.
Cette exposition, Another (M)other, m’a paru bouleversante, car elle posait une vraie réflexion. Elle m’a plu car le travail d’Anish Kapoor reste l’un de mes préférés dans l’art contemporain.
Je vous conseille vivement d’aller voir chez Kamel Mennour, jusqu’au 21 juillet 2018, au 47 rue Saint André des arts, et au 6 rue du pont Lodi à Paris.
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Au diapason du monde
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Cette exposition porte un message, un message concernant le futur de l’humanité. Il y est question de création, de destruction, de choc, de mémoire, et d’avenir. Elle nous rappelle la fragilité de l’homme et de la nature. Personnellement, j’ai trouvé cette exposition passionnante, recherchée et importante, par le message qu’elle portait. Voici quelques unes des œuvres qui m’ont touchées et montrent l’œuvre se met au diapason du monde, entre en résonance avec lui.
Shimabuku (The snow monkeys of Texas) : Des singes redécouvrent la neige. Il s’agit d’une question posée sur l’adaptation et la mémoire, et aussi peut-être un avertissement sur l’adaptation prochaine des animaux et des humains en raison des changements climatiques.
Christian Boltanski (Animitas). Avec cette œuvre, on entend comme un concert de voix, d’âmes, faisant penser aux arbres à vœux, avec des clochettes japonaises. Chaque tige porte comme un message, introduisant une réflexion sur la mémoire.
Sigmar Polke (Nachtkappe). L’œuvre de Sigmar Polke est créée à partir de produits chimiques ayant rongé la toile. Il s’agit de détruire la peinture pour créer une masse sombre aux échos romantiques. On apprend aussi que la création de cette œuvre n’est pas terminée car elle est appelée à se modifier avec le temps, en raison de la chaleur, de la lumière et de l’humidité…
Dan Flavin (Untitled). Son œuvre transforme l’espace et ses alentours par la lumière d’un néon qui se diffuse. Devant l’une de ses œuvres, on peut ressentir un sentiment d’apesanteur.
Matthew Barney (Water Cast 6) propose une réflexion sur les liens entre organique et minéral. Il s’agit d’un mélange de matériaux, qui donnent à voir l’explosion de la matière, l’explosion originelle résultant d’une rencontre entre deux éléments. S’agit-il d’une explosion de destruction ou de création ?
Cambrian Explosion de Pierre Huyghe renvoie aux mêmes questions. Il s’agit d’une référence à l’explosion cambrienne, qui a créé la vie des invertébrés. Sous cette pierre flottante, poreuse, se trouvent animaux qui se déplacent, et qui sont parmi les premiers habitants de notre planète. Il y avait également une vidéo (Human Mask) présentant un singe avec un masque de jeune fille, et s’inspirant du théâtre Nô japonais, avec une dimension post-apocalyptique.
La sensation de vide et de fragilité qu’inspire le Matisse exposé (Nu bleu aux bas verts) est la même que celle évoquée par L’homme qui chavire de Giacometti. Ces deux œuvres font voir une fragilité incroyable, une forme de suspens, qui peut nous faire penser que notre monde et l’humanité sont fragiles et que leur survie ne tient qu’à un fil.
Je vous conseille donc très vivement d’aller voir cette exposition qui m’a marquée, qui m’a touchée, relative à des thèmes qui font écho à nos problèmes écologiques et politiques. J’ai beaucoup apprécié cette exposition à la fondation Louis Vuitton de Paris (visible du 11 avril au 27 août).
Ce ballet de Ravel, chorégraphié par Benjamin Millepied, et scénographié par Daniel Buren, exprime pour moi la simplicité, la légèreté et la pureté.
Il traduit le sentiment de l’amour derrière les formes et les couleurs des œuvres de Buren. Les jeux de lumière et d’ombre laissent voir au spectateur une œuvre derrière une autre, permettant différents points de vue. Les personnages dansent autour de ces panneaux transparents et colorés. Ces danseurs, ces notes, ces couleurs, exhalent ensemble un véritable sentiment de grâce.
Je vous conseille vivement de découvrir ce ballet à l’Opéra Bastille, jusqu’au 24 mars 2018.
Centenaire de la mort de Debussy
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Nous entrons cette année dans le centenaire de la mort de Debussy (25 mars 1918).
Le symbolisme de sa musique rompt avec le classique, et vise à suggérer des images. La lenteur évoque comme un silence dans la musique. C’est un temps de sérénité et de pureté intérieure. Sa musique est comparable à la mer. Elle peut se faire calme, apaisée, mais également, par moments, prendre une dimension immense. Elle est aussi profonde. Ce sont les raisons pour lesquelles sa musique continue de m’émouvoir, parce qu’elle est intemporelle.
J’ai choisi d’illustrer cet article avec La Vague de Hokusai car elle figure sur l’édition originale de La Mer, trois esquisses symphoniques pour orchestre (1905).
Irving Penn
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Une belle exposition sur Irving Penn. C’est une exposition aux portraits pénétrants dotés d’une personnalité touchante. Cet artiste est pour moi majeur dans la photographie car ses œuvres excellent dans les volumes et les jeux de lumière, ce qui donne un résultat intéressant, unique, et incroyable. À mon sens, c’est un photographe représentatif du XXe siècle. Il a ainsi réalisé une série sur des personnalités majeures de ce siècle. J’ai aimé cette exposition parce que ces photographies sont vivantes et pour certaines mystérieuses, grâce aux postures des sujets photographiés. Ils sont véritablement mis en scène par l’artiste et c’est ce qui me plaît dans son œuvre.
Irving Penn au Grand Palais (du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018).
Deux oeuvres qui m’ont fait aimer l’art
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Ces deux œuvres, à l’âge de trois ans, ont éveillé mon goût pour l’art, car elles ont une légèreté, une beauté et une sensibilité commune. Leur grâce, leur mouvement, leur réalisme m’ont fait aimer l’antiquité. Et, de là, j’ai pu prendre goût aux différents siècles et aux divers styles d’art qui leur ont succédé.
These two masterpieces, at the age of three, awakened my taste for art, because they have a lightness, a beauty and a common sensibility. Their grace, their movement, their realism made me love antiquity. And from there, I was able to appreciate the various centuries and the various styles of art.
Malévitch et les icônes
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Il est possible de déceler une ressemblance entre la peinture de Malevitch et l’art de l’icône. Car ces deux types de peinture sont marquées par une forme de simplicité dans le trait. Dans l’icône, il n’y a aucune perspective, tout comme dans les portraits de Malevitch qui semblent mettre sur le même plan le paysage et le personnage. L’atmosphère de ces œuvres est souvent statique.
It is possible to discover a link between Malevich’s painting and the art of the icon. For these two types of painting are marked by a form of simplicity in the line. In the icons there are no perspective, just as in Malevich’s portraits, which seem to put the landscape and the character on the same level. The atmosphere of these works is often static.