La Photographie en deuil, Peter Beard disparu
Au matin du 19 avril 2020, j’ai appris avec tristesse le décès du photographe animalier Peter Beard, laissant l’art d’immortaliser, dans le deuil. Disparu pendant près de trois semaines, à 82 ans, son corps est retrouvé inerte, dans la forêt, en pleine nature proche de sa résidence de Montauk aux Etats-Unis. Sa famille, dans le communiqué de presse faisant suite a sa disparition, a par ailleurs précisé : « Il est mort là où il vivait: dans la nature ».
Dès mon plus jeune âge, la nature, les animaux me fascinent et la découverte de l’oeuvre de Peter Beard, où la faune est mise au premier plan, m’a tout de suite attiré . Il travaillait avec le collage, les couleurs, du sang, des écritures, tout cela aboutissant à une sorte de journal. De ses oeuvres dégagent une puissance, un mouvement, de la vie.
Il était aussi témoin et engagé pour la cause climatique, il a souligné l’horreur du braconnage et a photographié illégalement la mort de milliers d’éléphants causée par une sécheresse. Je voulais dans cet article lui rendre hommage.
Peter Beard est né en 1938 à New York. Dès son plus jeune âge, il affirme son amour pour la nature. Il découvre la photographie grâce à sa grand-mère qui lui offre son premier appareil photo et constitue méticuleusement un journal, habitude qu’il garda tout au long de sa vie. À dix-sept ans il effectue un voyage qui changea sa vie, sa première découverte avec l’Afrique. Plus tard, Il étudia l’histoire de l’art à Yale. En 1962, Peter Beard s’installe au Kenya et achète une maison, Hog Ranch.
Quelques temps plus tard, il va étudier les éléphants et les rhinocéros. L’une des choses les plus importantes de son travail est pour moi, The End of the Game, l’un de ses ouvrages qui révèle la disparition de plus de trente-cinq mille éléphants suite à la sécheresse, qu’il définit comme l’asphyxie des terres et celle de la diversité de la nature. Il disait que les éléphants étaient plus similaires à l’homme qu’aucun autre animal, que comme l’homme ils avaient mangé leur habitat, l’avaient piétiné et ils étaient morts sans que l’homme ne comprenne ce message.
Quel écho avec aujourd’hui !