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Au diapason du monde

Cette exposition porte un message, un message concernant le futur de l’humanité. Il y est question de création, de destruction, de choc, de mémoire, et d’avenir. Elle nous rappelle la fragilité de l’homme et de la nature. Personnellement, j’ai trouvé cette exposition passionnante, recherchée et importante, par le message qu’elle portait. Voici quelques unes des œuvres qui m’ont touchées et montrent l’œuvre se met au diapason du monde, entre en résonance avec lui.

Shimabuku (The snow monkeys of Texas) : Des singes redécouvrent la neige. Il s’agit d’une question posée sur l’adaptation et la mémoire, et aussi peut-être un avertissement sur l’adaptation prochaine des animaux et des humains en raison des changements climatiques.

Christian Boltanski (Animitas). Avec cette œuvre, on entend comme un concert de voix, d’âmes, faisant penser aux arbres à vœux, avec des clochettes japonaises. Chaque tige porte comme un message, introduisant une réflexion sur la mémoire.

Sigmar Polke (Nachtkappe). L’œuvre de Sigmar Polke est créée à partir de produits chimiques ayant rongé la toile. Il s’agit de détruire la peinture pour créer une masse sombre aux échos romantiques. On apprend aussi que la création de cette œuvre n’est pas terminée car elle est appelée à se modifier avec le temps, en raison de la chaleur, de la lumière et de l’humidité…

Dan Flavin (Untitled). Son œuvre transforme l’espace et ses alentours par la lumière d’un néon qui se diffuse. Devant l’une de ses œuvres, on peut ressentir un sentiment d’apesanteur.

Matthew Barney (Water Cast 6) propose une réflexion sur les liens entre organique et minéral. Il s’agit d’un mélange de matériaux, qui donnent à voir l’explosion de la matière, l’explosion originelle résultant d’une rencontre entre deux éléments. S’agit-il d’une explosion de destruction ou de création ?

Cambrian Explosion de Pierre Huyghe renvoie aux mêmes questions. Il s’agit d’une référence à l’explosion cambrienne, qui a créé la vie des invertébrés. Sous cette pierre flottante, poreuse, se trouvent animaux qui se déplacent, et qui sont parmi les premiers habitants de notre planète. Il y avait également une vidéo (Human Mask) présentant un singe avec un masque de jeune fille, et s’inspirant du théâtre japonais, avec une dimension post-apocalyptique.

La sensation de vide et de fragilité qu’inspire le Matisse exposé (Nu bleu aux bas verts) est la même que celle évoquée par L’homme qui chavire de Giacometti. Ces deux œuvres font voir une fragilité incroyable, une forme de suspens, qui peut nous faire penser que notre monde et l’humanité sont fragiles et que leur survie ne tient qu’à un fil.

Je vous conseille donc très vivement d’aller voir cette exposition qui m’a marquée, qui m’a touchée, relative à des thèmes qui font écho à nos problèmes écologiques et politiques. J’ai beaucoup apprécié cette exposition à la fondation Louis Vuitton de Paris (visible du 11 avril au 27 août).

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Shimabuku, The snow monkeys of Texas

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Christian Boltanski, Animitas

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Sigmar Polke, Nachtkappe

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Dan Flavin, Untitled

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Matthew Barney, Water Cast 6

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Pierre Huyghe, Cambrian explosion

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Pierre Huyghe, Human mask

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Henri Matisse, Nu bleu aux bas verts

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Giacometti, L’homme qui chavire

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